1999 |
Le Mal de mer
« Après l’école, la petite reste une heure ou deux chez sa grand-mère, en attendant que sa mère vienne la chercher. Elle goûte en regardant des documentaires à la télévision.
Ce jour-là, la robe que porte sa mère est différente. Et au lieu de rentrer à la maison, les voilà qui s’embarquent toutes deux sur l’autoroute.
Elles arrivent au bord de la mer. Les recherches ont déjà commencé. »
Editions POL
« Le Mal de Mer, troisième roman de Marie Darrieussecq, s'ouvre sur la fugue spontanée d'une jeune mère et de sa fille. Sans raison compréhensible, cette mère décide un jour de quitter Paris avec sa petite fille pour aller au bord de la mer, sur la côte basque, peut-être à Biarritz. Selon l'auteure dans un entretien : "Elle (la mère) ne va vers nulle part. Elle fuit, tout simplement. On peut appeler ça une dépression."
Son mari, sans comprendre les raisons de cette fugue, engage un détective dans le but de récupérer sa fille. (...) Le roman n'est pas uniquement l'histoire de sa fugue, mais il traite aussi aux questions métaphysiques qui se posent à la protagoniste: pourquoi se trouve-t-elle là? Comment doit-elle affronter sa condition humaine? D'après Darrieussecq: "Ça calme, la mer, mais ça ne résout rien. C'est un décor pour se poser des questions. C'est très méditatif." Elle ajoute: "Personne n'arrivera à l'atteindre, personne ne prend la mer, comme personne ne prendra cette femme." Ce roman nous fait considérer, ou reconsidérer, notre raison d'être, ou même notre raison de fuir. »
James Estes, étudiant à l’université Rhode Island
1999 |
Undercurrents (US) / Breathing Underwater (UK)
« Breathing Underwater / Undercurrents, Marie Darrieussecq's third novel, deals with the sudden disappearance of a young mother and her daughter. One day, without any known reason, this mother decides to leave Paris with her young daughter in order to go to the seashore, which turns out to be along the Basque coast in the city of Biarritz. As the author states: "She (the mother) isn't going anywhere. She's just simply fleeing. One could term this a type of depression."
Her husband, without at all understanding the reasons behind this disappearance, hires a detective to find his daughter. After the girl is brought back to her father, the mother spends the rest of her money in order to buy a ticket to Australia where, along some distant beaches, she hopes to find some relief from her worries, a sanctuary overlooking the sea.
Standing before the sea she's able to contemplate the nature of her existence. Consequently, the novel isn't just simply about her spontaneous decision to flee, but it also raises some very important metaphysical questions which she must ask herself: i.e. Why does she find herself there? And how does she confront her human condition? As the author describes: "The sea is calming, but it doesn't resolve anything. It's a setting for asking oneself some questions. It's very meditative."
This is a wonderful novel which makes us consider, or reconsider, our reason for being, or even our reason for fleeing. »
James Estes
EXTRAIT(S) LU(S) PAR L'AUTRICE
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Presse
19 mars 1999 | Le Monde
C'est l'histoire de la mer, de la présence de la mer. Il faut même dire de son omniprésence, tant ce qui n'est pas elle semble réduit à une quasi absence : la côte, la plage, les êtres qui, à son bord, la craignent, la contemplent jusqu'à l'ivresse ou méditent devant son spectacle… Le ciel lui-même, le soleil ou la nuit sont comme les créatures commises à souligner sa gloire. Quant aux humains, ils n'ont d'autre ressource que celle de commenter son immensité. C'est ce qu'a fait Marie Darrieussecq dans son troisième roman. À sa manière. Qui ne ressemble pas à une autre. Une manière qui consiste notamment à transférer les attributs du réalisme dans le fantastique, et inversement.
17 mars 1999 | Les Inrockuptibles
La construction par alternance des points de vue, partage inégal des regards encadrés par ceux de l'enfant et de la mère, mimant le trajet du ressac, impose la complexité comme une angoisse. À partir de là, tout devient possible, nous sommes à la lisière d'un autre univers, les images vont entrer avec la houle.
13 mars 1999 | Le Point
Rarement, dans l'histoire de la critique littéraire, on aura vu un jeune talent se renouveler avec un tel acharnement, se jeter dans l'écriture, poignarder l'art romanesque « jeune fille » pour renouveler sa vision, brutaliser et secouer son talent, atteindre les aspérités les plus dures d'une vie sensuelle.