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Marie Darrieussecq

Ce texte a été publié dans le Livre du CDN d’Orléans en 2009.

Paris panorama vu de la Tour Eiffel © Wikipedia
Paris panorama vu de la Tour Eiffel © Wikipedia

J’ai rencontré mon amie Claudia dans le quartier où je vis à Paris. Elle m’a raconté son histoire. La voici. Les mentions en italiques sont ses propres ajouts ou corrections. Son prénom a été changé.

« Je suis née au Pérou, à Piura, une ville de 600 000 habitants. Je suis de la classe moyenne. J’étudiais dans des écoles privées catholiques, tous mes frères et sœurs aussi (huit en tout). Je suis, comment on dit ? La pénultième, l’avant-dernière. J’aime bien apprendre des mots savants, en français. Même si je ne les utilise pas beaucoup, c’est comme faire une collection.

 

J’étais la préférée de mon père, peut-être parce que j’ai un caractère fort. Ma mère tenait un magasin d’électroniques. On n’a jamais manqué de rien, ni même de se payer un resto de temps en temps, une fois tous les deux mois peut-être. Mon père travaillait dans l’électronique aussi, de façon indépendante, avec des Chinois.

 

A dix sept ans, je suis partie à Lima. Je travaillais pour payer mon logement, ma mère payait mes études. J’étais serveuse dans un bar. J’étudiais dans une école de métiers du théâtre, de « communication scénique », je ne sais pas comment traduire en français. J’avais appris un peu d’anglais, mais pas du tout de français. J’ai eu mon diplôme au bout de trois ans, mais je n’ai jamais pu exercer ma profession, ni faire par exemple de castings, parce que je suis tombée enceinte. J’avais dix-neuf ans. Et puis au Pérou, le théâtre…

 

J’ai travaillé dans une entreprise de téléphonie mobile, je vendais des solutions de communication pour entreprise. J’ai aussi travaillé dans l’événementiel, puis j’ai été un peu mannequin dans la publicité, puis j’ai été photographe pour une ONG à Cuzco. J’ai quitté le père de mon enfant, j’ai vécu avec un Japonais qui tenait un restaurant.

 

Mais je voulais changer de vie, et surtout voir une autre culture. Je ne me suis jamais sentie péruvienne, c’est comme ça.

 

Je rêvais de la France. Une de mes sœurs a vécu ici. Quand j’étais petite elle m’envoyait toujours des cartes postales de Paris, de la Tour Eiffel… Mon rêve n’était pas tant de quitter le Pérou, que d’aller vivre en France. Par exemple, si j’étais née dans une autre ville, disons San Francisco… Je ne suis pas sûre non plus que je serais restée. C’était la France que je voulais. C’était une espère d’illusion.

 

Je ne connaissais pas les actrices, Brigitte Bardot, tout ça… C’était un rêve très flou. Mais moi, il faut que je fasse ce que j’ai envie de faire, à tout prix, absolument. Je ne peux pas expliquer ça.

 

Je voulais faire des études. Je voulais faire de bonnes études pour gagner de l’argent. Et je voulais un passeport qui permet de voyager librement. Avec un passeport péruvien, il faut tout le temps demander des visas. Ça peut durer des mois…

 

*

 

Je suis partie très librement. Ce n’était pas une cassure. Ce n’était pas comme si j’avais été obligée, déportée : là, oui, c’est un traumatisme.

 

J’ai pris l’avion pour Grenade : une conférence de l’ONG pour qui je travaillais, avec l’avocate et l’anthropologue, les gens des bureaux… C’est beau, Grenade ! Quinze jours de conférence. Et ça m’est venu : je suis là, j’ai envie de rester. J’ai dit à mon chef : désolée, mais je reste.

 

Toute l’équipe de l’ONG s’en va donc. Et moi je reste. C’était très étrange.

 

Je suis allée à la mer à Malaga. Même en Espagne, même avec la langue, c’est un choc, pas dès l’aéroport parce qu’ils se ressemblent tous ; mais à l’hôtel, l’ambiance, la richesse… Mais ce n’était pas que de l’ordre du choc. Je me sentais mieux. Ca me ressemblait. C’est curieux, mais cet endroit m’était plus familier que le Pérou.

 

C’était un mélange de sentiments. J’avais aussi un peu peur. Je ne savais rien des réactions des gens : est-ce que si je leur demandais l’heure, dans la rue, ils seraient gentils ? Au Pérou c’est naturel de parler avec un inconnu dans la rue. Comment se comporter ?

 

A Lima j’avais peur, l’insécurité là-bas on sait ce que c’est. C’est tellement pauvre.

 

Je prends le bus avec ma valise, et je vais chez ma sœur à Madrid. Elle voulait bien que je reste chez elle, bien sûr. Mais au bout de six mois, je lui dis : je vais à Paris.

 

C’est joli Madrid, mais ce n’est pas Paris…

 

Le seul grand choc en arrivant ça a été la langue : je ne parlais pas un mot de français.

 

La première chose que j’ai faite dès que je me suis posée, c’est d’aller voir la Tour Eiffel.

 

 

*

 

J’avais pris un train de nuit, arrivée à Austerlitz à sept heures du matin.

 

Mon autre sœur, une demi-sœur, m’attendait, en banlieue. Je n’étais pas complètement perdue. Chez moi il y a une grande solidarité familiale.

 

La banlieue, même proche, c’était trop loin. J’avais une tante à Paris même. C’était tout petit chez elle, et elle avait une fille. Donc je dormais avec ma tante. Elle avait un lit immense, mais elle me demandait 400 euros pour ça. Et le soir quand il fallait éteindre la lumière, c’était comme au service militaire, tout le monde au lit !

 

J’ai cherché du travail. Ma tante fait des ménages, et elle connaissait des gens qui cherchaient des femmes de ménage. J’ai commencé pour ça. Je lui suis très reconnaissante, elle m’a beaucoup aidée, mais je me suis vite rendu compte, en discutant avec les gens qui m’employaient, que je pouvais trouver une vraie chambre, à ce prix là, pour 400 euros.

 

Ma chambre à moi c’était très important, et j’avais mon ordinateur à moi. Internet. Aujourd’hui, par exemple, je me sers beaucoup de Facebook pour rester en contact avec mes amis au Pérou, au Japon, ou ceux qui sont partis vivre au Canada.

 

Je l’aimais bien cette petite chambre, très propre, avec une douche. Le propriétaire l’avait refaite à neuf. Je payais 300 euros.

 

Je n’étais pas venue à Paris pour devenir femme de ménage, mais j’ai fait beaucoup, beaucoup d’heures, et même le samedi et le dimanche. Je commençais à 8h30, je finissais à 20h, et trois fois par semaine à 23h30.

 

Il y avait surtout une dame seule, de 75 ans, Mme Chicagnon, qui me faisait faire du ménage 24h par semaine, sur trois jours. Vous croyez qu’elle habitait un château ? C’était un tout petit deux-pièces. Mais il fallait nettoyer la baignoire au coton tige. Il fallait que je reste 40 minutes à faire la baignoire, elle me surveillait, montre en main. Et elle me parlait tout le temps.

 

Elle était très coquette, elle me voyait avec un joli pull, elle me disait : « vous l’avez acheté où ? Allez me l’acheter ! » On aurait dit, à son âge, qu’elle voulait me ressembler. Elle me criait dessus : « vous êtes nulle, vous ne savez rien faire ! » Elle ne voulait pas me payer quand elle estimait que je n’avais pas fini. Je la menaçais de partir, et elle se calmait un peu. Elle pleurait. C’était un psychodrame, comme une histoire d’amour de sa part : elle me téléphonait, elle me suppliait : « revenez, revenez ! »

 

Elle m’a dégoûtée d’être femme de ménage. Les autres employeurs étaient tous très gentils, je tiens à le dire. Mais je finissais crevée, je montais les sept étages jusqu’à ma chambre. Je n’en pouvais plus.

 

J’ai décidé de donner des cours d’espagnol. J’ai mis des centaines d’annonces sur Internet, et j’ai eu beaucoup de cours.

 

*

 

J’ai rencontré mon copain sur un site de rencontres. Je lui ai menti au début, je lui ai caché que j’étais sans papiers et que j’avais fait des menage, je sais pas pourquoi, je voulais pas lui faire du mal mais peut etre parce que au Perou je jamais fait ça,quand je le connu je disais peut etre avec lui je vais pouvoir enfin avoir des papiers. Je l’aimais. Je pensais aussi aux papiers, il faut dire la vérité. Mais je l’aimais vraiment. C’est pour les papiers que j’ai pensé en termes de mariage, mais j’insiste sur ce point : j’étais amoureuse, et je le suis toujours.

 

On vit ensemble, mais le mariage n’a pas eu lieu. J’ai eu peur au dernier moment. Quinze jours avant. J’avais envoyé des invitations à tout le monde au Pérou. Je m’étais acheté une belle robe. 1200 euros ! Blanche avec une fleur verte sur la poitrine, une splendeur. J’ai cherché depuis à la revendre d’occasion, mais c’est du 34, je suis très mince, et le monsieur du magasin n’a jamais réussi à trouver d’acheteuse.

 

Ma copine japonaise est venue. Elle aurait dû être mon témoin, elle n’a pas pu annuler son billet d’avion. J’avais averti tout le monde, mais j’avais oublié un vieil oncle ! Il a traversé la moitié de la planète, depuis le Pérou jusqu’à la mairie du XXème, et ce samedi matin là, il n’a trouvé personne, pas de mariage !

 

Il m’a téléphoné. « J’ai dû me tromper de mairie », il me dit. Je lui réponds : « je suis au Jardin du Luxembourg, je prends le soleil avec ma copine. Le mariage est annulé ! »

 

De toutes façons, si j’ai bien compris, je n’aurais eu une carte de séjour qu’au bout de quatre de vie mariée. Et si tu divorces avant les quatre ans, tu n’as pas de papiers. Et en plus il aurait fallu valider le mariage au Pérou, au consulat, et y vivre six mois minimum, avec mon copain, lui qui a un travail en France !meme sans lui mais me faire venir avec la reagrupation de famillie

 

Après l’échec du projet de mariage, j’ai fait une dépression. Je suis retournée dans ma chambre de bonne. Je restais couchée, je n’arrivais plus à rien faire, ni à travailler, ni à m’occuper de mon fils. J’ai encore beaucoup maigri. Et puis on a décidé de se donner une deuxième chance, avec mon copain, de ne plus parler de mariage. Depuis je vais mieux, mon fils va mieux aussi.

 

Finalement on s’est pacsés, ça me faisait moins peur que l’engagement du mariage. Le PACS, c’est simple, ça dure dix minutes. Il faut avoir vécu un an minimum ensemble. J’avais des papiers qui le prouvaient, c’était facile. Ensuite il faut attendre six mois pour demander la carte de séjour.

 

Le PACS ne suffit pas, pour les papiers : il faut aussi prouver qu’on travaille. C’est là que ça devient impossible. Je ne déclare pas mon travail - comment pourrais-je, sans papier ? Pas de travail, pas de papiers ; pas de papiers, pas de travail.

 

Mon copain a dû faire la preuve qu’il peut subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils. Il a un métier solide.

 

Ce n’est pas correct de travailler au noir. L’avocat me conseille donc de dire que je travaille au coup par coup.

 

 

*

 

La seule chose qui m’ennuie, c’est que j’ai dû quitter Paris, alors que j’étais venue pour Paris ! Je vis avec mon copain dans un village au Nord du Loiret. Dans la maison, je suis contente, parce que mon fils y a sa chambre, alors qu’à Paris ce n’était pas possible.

Je l’ai décorée, grâce à mes études en métiers du théâtre. A Paris, je suis même en finale d’un concours de décoration d’un grand magasin !

 

Mais c’est à plus d’une heure de Paris. J’y retourne presque tous les jours en train, pour donner des cours d’espagnol : c’est mieux payé qu’à Orléans. Je n’ai pas fait tout ce trajet pour atterrir dans le Loiret, vous comprenez.

 

Pour moi l’exil, ça ne veut pas dire grand-chose. Si je suis exilée, c’est de Paris. Le Pérou me manque, mais seulement pour y aller en vacances. De toutes façons c’est impossible, sans papiers. Et il n’est pas envisageable pour moi de retourner y vivre. C’est un pays où on ne peut pas vivre, économiquement, et culturellement. Pour moi en tous cas, la vie n’est pas là-bas.

 

J’aime beaucoup aller dîner avec mon copain chez Lipp, boulevard Saint Germain. On n’y va pas tous les mois, bien sûr. Les grandes brasseries parisiennes, la vie la nuit, les monuments, les grandes avenues, les Champs Elysées, c’est merveilleux, ça me fait toujours rêver même si je connais la difficulté d’être ici.

 

 

*

 

Après un an en France, j’ai voulu faire venir mon fils. Il avait déjà sept ans. J’avais décidé de rester, il fallait donc qu’il soit avec moi. J’ai su par quelqu’un de ma famille qu’il y avait un monsieur qui pouvait nous obtenir un visa. Ca s’est fait au téléphone, mais on ne pouvait pas parler, le monsieur disait que c’était dangereux.

 

Il m’a demandé 11 000 dollars. Tout ce que j’avais économisé avec le ménage, et un peu plus. J’ai emprunté ce qui manquait.

 

Ma mère, qui vivait toujours à Piura, a eu un rendez-vous avec lui à Lima. Elle a fait l’aller-retour trois fois, c’est moi qui payais les trajets. Deux mille kilomètres aller-retour. Elle a eu le visa.

 

On dirait un film. Il était tellement expert, ce monsieur, qu’il donnait à ma mère les mesures exactes des valises à emporter : comme ça elles entrent dans les coffres à bagages, sans passer par l’enregistrement. C’est moins dangereux : on fait moins la queue, on risque moins les contrôles.

 

Je ne sais pas si c’était un faux visa bien fait, ou un vrai visa acheté très cher. Mais bon, ma mère est passée, avec mon fils.

 

Je sais, c’est cher, mais je ne lui en veux pas, à ce monsieur : je suis hors la loi, je n’ai pas le choix. Ou plutôt j’ai choisi : c’est le coût de l’illégalité.

 

C’était la seule façon de faire venir mon fils.

 

Mon fils est très solitaire, malheureusement. Tous ces déracinements l’ont beaucoup marqué. Il a des problèmes, je le fais suivre par une psychologue.

 

S’il y a une chose que je voudrais changer dans ma vie, ce sont les cinq ans pendant lesquels j’ai confié mon fils à ma mère. Ma mère est une bonne personne, mais elle fait partie d’une secte au Pérou, une secte internationale. Et je ne voulais pas que mon fils soit élevé selon ses principes.

 

 

*

 

J’ai fait une école pour apprendre le français, trois mois. Une dame très gentille pour qui je faisais du ménage payait l’école au lieu de me payer : 350 euros par mois. J’ai pu faire du français tous les jours, tous les jours pendant trois mois, assidûment.

 

Je lis beaucoup en français, en ce moment un livre de Stéphane Bourgoin, le Livre noir des serial killers. J’adore John Irving aussi.

 

Je voulais faire une école de cinéma. J’ai arrêté d’y croire. J’aime aussi faire la cuisine. J’avais ce rêve de faire une école de cuisine, mais c’est privé, c’est très cher. Et les horaires d’un restaurant, je ne sais pas si je pourrais, vu que maintenant j’ai mon fils. Alors je voudrais faire du stylisme. Je voudrais monter ma propre boîte, indépendamment, en montrant mes créations sur Internet. Un architecte très connu m’y encourage. Je l’ai rencontré dans un bar latino à Paris. « Si tu attends tes papiers, tu ne feras jamais rien. Il faut que tu te lances ». Mais qui va aller chercher mon fils à l’école ?

 

J’ai appelé une école de stylisme, il faut y aller de 9h à 18 h tous les jours.

 

Il faudrait que quelqu’un me prête de l’argent pour faire des études. Qu’il investisse sur moi. Mon copain n’y est pas prêt. Il me dit qu’à mon âge, c’est trop tard. J’ai trente ans. Bien sur je suis pas d’accord avec lui.

 

Malgré tout, je vois l’avenir de façon positive : des papiers, une petite formation, et que les choses s’arrangent pour mon fils. Je veux être indépendante, indépendante, c’est tout ce que je veux.

 

*

 

Mon copain a voulu m’emmener à Venise. On a beaucoup hésité. Parce que je ne peux pas prendre l’avion, ni passer aucune frontière. Même prendre l’avion pour la Corse, par exemple, c’est impossible.

 

On est d’abord allés à Colmar, la « petite Venise ». Il y a bien des canaux, mais ce n’est pas pareil.

 

On a fini par se décider. Venise, la ville des amoureux…on est allée aussi pour notre deuxieme chance.

 

On a pris la voiture, forcément. Un copain nous avait dit : il n’y a jamais de contrôle sur cette route. Au sortir du tunnel du Mont Blanc, la police ! J’avais le cœur à cent à l’heure. Mon copain montre son passeport, et moi, tremblante, je fais semblant de fouiller dans mon sac, je fais n’importe quoi pour gagner du temps.

 

« Et madame ? » demande le policier. Mon copain a la présence d’esprit de m’engueuler, il me dit : « Mais c’est pas possible, tu as oublié tes papiers ? »

 

Le policier nous fait sortir de la voiture, il appelle un collègue. Là je me dis : c’est fini. Je me suis vue au Pérou, pour le restant de mes jours.  

 

« Vous êtes d’où ? » me demandent les policiers. Je n’ai pas une tête d’Indienne. Là-bas au Pérou, dans la petite bourgeoisie, plus tu es blanc mieux c’est ; et il se trouve que moi j’ai une tête qui peut passer pour française, ou du moins européenne. Mais j’ai un accent.

 

Alors je dis : « Je suis de Madrid, j’ai oublié mes papiers à la maison ! » Le policier a l’air incrédule, il me dit « montrez-moi au moins quelque chose avec votre nom écrit dessus ».

 

J’ai sorti ma carte de compte postal. Ca m’a sauvée. Qui peut avoir un compte à la Poste, sans papiers ?

 

Cette ouverture d’un compte à la Poste, c’était comme un miracle. Quand je faisais beaucoup de ménage, les gens me payaient par chèque, presque tous. Avec Madame Chicagnon, ça faisait des chèques de mille euros par mois. Je les montre à l’employé de la Poste, je lui dis : « comment je vais faire, si je ne peux pas toucher l’argent de mon travail ? » Mais il ne voulait rien entendre. Il faut des papiers en règle, pour ouvrir un compte.

 

Je suis revenue. Il y avait un autre employé. Et lui, il n’a rien dit. Il m’a ouvert un compte ,c’est pas une compte courrante, pas le droit à carte blue,pas le droit au cheques mais au moins c’es une compte au je peux deposser les cheques.Est-ce qu’il y a des gens plus compréhensifs que d’autres ? Ou plus indifférents ?

 

Cette carte de la Poste, c’est grâce à elle que je suis encore ici.

 

Mais ce contrôle nous a gâché le séjour à Venise, on était sous le choc, on se disait : comment va-t-on repasser la frontière ?

 

Regardez sur Facebook : me voici en photo sur une gondole. Et là, sur le Pont des Soupirs. Voici mon fils, voici mon copain.

 

Au retour, au péage de l’autoroute, la douane ! J’ai cru avoir une crise cardiaque à nouveau. Mais ils ont à peine regardé les papiers, ils ont surtout fouillé le coffre.

 

 

*

 

 

A Lima, dans les beaux quartiers, à Miraflores, il y a des caoutchoucs de trente mètres de haut. Quand je les vois ici, tout maigres dans des pots ! Les arbres, on fait du papier avec. Les papiers, il faudrait qu’ils poussent sur les arbres pour moi, il faudrait qu’ils bourgeonnent comme les feuilles !

 

J’aimerais acheter un appartement à Miraflores, mais il faut 60 000 euros pour un appartement de 85 m². Je pourrais peut-être, en empruntant. Et je le louerais. Ça me ferait de l’argent chaque mois. Ou à Barranco, c’est encore plus joli.

 

Le centre de Lima, la place d’Armes, ça pourrait être beau, mais les gens là-bas s’en fichent de la beauté. Ils sont trop pauvres. A dix minutes à pied il y a les pires bidonvilles, les Barrios Altos. On ne peut pas se promener, c’est comme marcher à Bobigny ! [sic]

 

Maintenant que j’habite ici avec mon fils et mon copain je sens une certaine securité

La semaine prochain je vais me presenter à la prefecture (il faut aller à 3h de matin) j’espere une reponse possitive, j’espere car sera difficil d’etre obligée de me separer de mon copain et de la France que j’aime beaucoup. »

15 mai 1888 © Wikipedia
15 mai 1888 © Wikipedia
Ficus elastica Köhler Medizinal Pflanzen
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premier croquis de la Tour Eiffel © Wikipedia
premier croquis de la Tour Eiffel © Wikipedia
 texture d'une feuille de caoutchouc © Wikipedia
 texture d'une feuille de caoutchouc © Wikipedia

 

2009