Aller au contenu principal

Marie Darrieussecq

Ce texte est paru dans la Revue XXI, n°24, octobre 2013.

Trampled Rose, Addis Abeba, Ethiopie

Addis Abeba, Trampled Rose, Ethiopie © Jean-Paul Hirsch
Addis Abeba, Trampled Rose, Ethiopie © Jean-Paul Hirsch

 

Rebekah Kiser est esthéticienne dans le Colorado. Très exactement « conseillère en beauté ». C’est une jolie femme bien maquillée, sexy, en décolleté et hauts talons, dont je peine à suivre la démarche énergique dans la poussière d’Addis Abeba. On est en mai 2008, Éthiopie, fin de saison sèche. Ici tout le monde l’appelle Becky.

 

Trampled Rose est une chanson de Tom Waits. La rose piétinée. C’est aussi le lieu d’accueil qu’a fondé Becky pour les femmes atteintes de fistules. De quoi ? Becky m’explique, et quand Becky explique, elle est très précise : « Dans les cas d’accouchements très longs et difficiles, la tête du bébé bloque la circulation du sang chez la mère, les tissus se nécrosent, et il se crée ce qu’on appelle des fistules : des trous entre le vagin et la vessie, parfois entre le vagin et le rectum. Les femmes restent incontinentes. »

 

La fistule a disparu en Europe dès le début du xixe siècle, mais deux millions de femmes sont encore fistuleuses dans le monde. Il y a 10 000 nouveaux cas par an en Éthiopie. L’âge moyen au premier accouchement y est de quatorze ans. Les Éthiopiennes sont mariées très jeunes, en moyenne à neuf ans dans la région de Bahar Dar. Certaines fistules sont aussi dues à des pénétrations trop précoces ou brutales. Becky me parle de femmes qu’elle a recueillies à Trampled Rose, fiancées à cinq ans, mariées à sept, enceintes à neuf ans. Comme dans d’autres pays d’Afrique, les filles sont souvent moins bien nourries que les garçons, pour une dépense calorique supérieure : ce sont elles qui vont chercher le bois et l’eau. Leur croissance osseuse est affectée par la charge, elles restent petites, leurs hanches ne s’élargissent pas. Les accouchements peuvent durer des jours. Il suffit que le bébé se présente par le siège pour que l’expulsion soit impossible. Les parturientes sont transportées au point médical le plus proche, parfois à plusieurs jours de marche. Faute de césarienne, le bébé meurt, et la femme reste handicapée : elle « fuit ». L’urine coule en permanence le long de ses jambes. L’urine ou la merde.

 

Becky ne cesse de me parler des « FGM » comme si l’abréviation m’était aussi familière que BMW ou ONU. Female Genital Mutilations. Les accouchements sont compliqués par l’excision (ablation du clitoris et des lèvres) et parfois par l’infibulation (couture de l’orifice). Aujourd’hui les mutilations génitales concernent 80 % des Éthiopiennes, selon l’Unicef. On les pratique sur les petites filles avant la puberté. Les jambes écartées attachées à deux poteaux, l’exciseuse qui se coupe les doigts tellement la gosse se débat – la réalité, c’est ça. Becky me raconte. Quand les victimes ne meurent pas d’hémorragie, d’infection ou du tétanos, leur orifice vaginal est tellement abîmé qu’il arrive fréquemment qu’on les rouvre au couteau pour leur « nuit de noces ».

 

Si vous êtes encore à lire ce texte, imaginez Becky, sa silhouette de Betty Boop, ses robes à fleurs, dans un groupe de touristes américains en Ethiopie en 2003. Elle rencontre une femme fistuleuse, Genet, la sœur de son guide. Elle l’accompagne au Fistula Hospital d’Addis Abeba. Fondé en 1974 par l’obstétricienne australienne Catherine Hamlin, il est le seul au monde à être consacré uniquement à la chirurgie réparatrice de la fistule. Becky découvre l’odeur, les robes trempées d’urine, les flaques, les mouches. Elle apprend que la liste d’attente pour être opérée est de deux mois.

 

Le Fistula Hospital représente le seul espoir des fistuleuses. « L’opération est simple et réussit à 92 %, me dit Becky. Elle coûte une centaine de dollars, pris en charge par l’hôpital. Mais beaucoup de femmes arrivaient dans un tel état de faiblesse et de dénutrition à Addis qu’elles n’étaient pas capables de supporter l’anesthésie. Et elles n’avaient nulle part où aller en attendant l’opération. »

 

Becky réunit donc toutes ses économies d’esthéticienne pour faire bâtir un refuge en parpaings et tôle. Ce sera Trampled Rose, sur une colline à l’ouest d’Addis, à quelques minutes à pied du Fistula Hospital.

 

« Tout le monde m’a prise pour une folle. » Autour de la grande table sous l’auvent, nous prenons le café en compagnie d’une vingtaine de pensionnaires. Des tortillons d’encens fument sous les chaises. Des pagnes et des shama fraîchement lavés flottent au vent. « Les deux machines à laver, c’est ce que j’ai acheté en premier », me dit Becky. Ici on peut se doucher à toute heure, avec de l’eau chaude. Dans la cour, des femmes rincent leurs sandales, d’autres se lavent les cheveux. L’eau ruisselle. Les réservoirs sont remplis une fois par semaine, pour l’équivalent de 15 euros (soit le salaire éthiopien moyen). Tout est propre et rangé, les portes sont ouvertes sur les petites chambres à lits superposés, les draps sont tirés au cordeau. Kidist, une vieille dame incurable, fait griller les grains de café sur un petit réchaud, dans un parfum réconfortant. Une odeur aigre reste malgré tout dans l’air.

 

L’accès à l’eau est limité en Éthiopie. Les fistuleuses sentent mauvais. Personne ne veut les toucher. Aucun bus ne les accepte. Mariées, elles sont répudiées. Le mari garde les enfants et prend une autre femme. Même dans sa famille, si elle y retourne, la fistuleuse vit dans une hutte à l’écart. Sa condition physique induit une telle marginalisation que la prostitution même est impossible. Comble de malheur, les fistuleuses sont réputées maudites, leur puanteur est perçue comme une punition divine. L’accès à l’église ou à la mosquée leur est interdit. Becky me raconte trouver des femmes, à l’entrée d’Addis, qui n’ont que des trous dans la terre pour s’abriter, des terriers détrempés d’urine.

 

« Au début de Trampled Rose, me raconte Becky, une femme est arrivée à pied de Somalie. Un voyage de sept ans à mendier sa route, avec une petite fille et un bébé. Elle avait entendu parler du Fistula Hospital par le bouche à oreille. Le bébé était déformé par la syphilis, il avait aussi un cancer à l’œil. Il n’a pas pu être sauvé. Une fois opérée la mère est repartie à pied, avec sa fille. Nous n’avons jamais eu de nouvelles. Qu’est-elle devenue, chez elle, et avec la guerre ? Son souvenir m’a hantée. J’ai réalisé qu’il fallait que je fasse un accompagnement plus long, et méthodique : pas un simple refuge. »

 

Je pense à la mendiante du Vice-consul, de Marguerite Duras. Chacune de ces femmes, ici, m’y fait penser. Et comme la mendiante, presque toutes ont la lèpre.

 

C’est dit par Becky comme ça, en passant. Comme une des données de leur existence. Peut-être que si Becky n’insiste pas, c’est parce qu’une grande part de son accompagnement est fondée sur le hugging.

 

Le hugging est une technique comportementaliste, née au milieu des années 2000, pour restaurer l’estime de soi. En novembre 2006 une opération de « free hugs » avait rencontré un grand succès à Boulder, Colorado. C’est peut-être de là que Becky tient son inspiration. Dès que vous passez le seuil de Trampled Rose, elle vous invite à prendre les fistuleuses dans vos bras. À les serrer bien fort.

 

Je ne suis pas complètement sûre que ça fasse partie des coutumes locales. Ça ne fait pas tellement partie des miennes, d’ailleurs. Je « hugge » et je rencontre des corps raides, maigres, enfouis sous les épaisseurs des shama. De mon côté, disons que je suis un peu nerveuse.

 

 

*

 

Juste avant de prendre l’avion, j’ai fait un test de grossesse. Positif. Sur le spray anti-moustiques, sur la notice de mes anti-paludéens, il est écrit : « déconseillé aux femmes enceintes ». Je bois de l’eau minérale, et je mange l’injera – l’omniprésente galette locale – en laissant la viande de côté. Je prends des précautions simples. Pour le reste, je suis extraordinairement contente d’être née du côté nord du monde.

 

Je le sentais depuis plusieurs jours, que j’étais enceinte, mais je faisais l’autruche : je craignais que le père du bébé me demande d’annuler mon voyage. Nous avons déjà deux enfants ensemble. Il a l’habitude de me voir partir, et de me voir revenir, toujours. Mais quand même. L’Éthiopie. Ce coup-ci je me sentais une vague responsabilité. J’avais parcouru l’Inde du Nord, l’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Ouest, mais jamais enceinte. Pour une fois je n’emportais pas qu’un sac à dos mais une part de la progéniture de quelqu’un d’autre. Qui devait mesurer (la progéniture) un centimètre, peser deux bons grammes, et faire tatoum tatoum avec un cœur tout neuf. Je n’étais pas encore nauséeuse mais ça n’allait pas tarder. J’étais aussi très contente.

 

J’ai toujours fait mes enfants dans des conditions de luxe absolu. Dans des maternités publiques extrêmement propres, dotées d’eau potable au robinet, d’antibiotiques, de lits individuels et de draps changés tous les jours, d’appareils de monitorage et d’échographies, de salles de chirurgie et même de ce progrès merveilleux : la péridurale. On est sur pied au bout de deux jours. On est fatiguée, on est vivante. La mère et l’enfant se portent bien. La question de trouver à manger ne se pose pas. On bénéficie de plusieurs semaines de congé avant de reprendre le travail. Et si on a la malchance d’avoir subi une déchirure voire une épisiotomie, avec résorption des points au bout de quinze jours, on a le droit de se lamenter parce que c’est effectivement très désagréable. Quant à la fistule, c’est jusqu’au mot qui nous est inconnu.

 

Le soir je cherche dans Addis une connexion internet et je la trouve au bar du Sheraton, c’est le plus simple. Je tape les mots lèpre et grossesse. J’ai « huggé » dans la journée une quarantaine de lépreuses. Je voudrais connaître, à deux mois de grossesse, les conséquences. Le père du bébé est du genre à dégainer son gel antiseptique au seul mot de rhume : je ne vois pas comment je vais lui annoncer que je suis enceinte et lépreuse. Mais j’apprends que la lèpre est une maladie peu contagieuse, qui ne s’attrape qu’en cas de dénutrition et d’immunodéficience.

 

*

 

Autour de la table où nous prenons le café, seulement deux hommes sont présents : Getashew, le professeur d’alphabétisation ; et mon éditeur, Jean-Paul Hirsch, qui m’accompagne (je suis venue à Addis pour faire des conférences). Du moment où nous avons mis les pieds à Trampled Rose, Jean-Paul est devenu totalement muet. Il a du mal à mémoriser puis à prononcer le mot fistule. On dirait qu’il a mal partout.

 

Je pose des questions, prudemment, car l’atmosphère est feutrée et presque solennelle. De plus, dans ce pays, il est très mal vu de critiquer ses parents et de se plaindre de son passé. Je demande son âge à Zenebab, une jeune femme au visage rond et grave. « Je ne sais pas », répond-elle. Getashew traduit en amharique. Elle doit avoir quatorze ou quinze ans. Des bols de maïs soufflé circulent. Zenebab me dit que la fistule a été son malheur, mais aussi sa chance, puisqu’elle est arrivée ici. Sur l’excision, seule Becky me répond. Elle participe à des campagnes de prévention. Ce matin dans Addis j’ai vu une grande affiche peinte à la main, montrant un couple avec une petite fille, sur fond de lame de rasoir.

 

La prévention commence dès Trampled Rose. Becky et Getashew ne s’embarrassent pas de considérations religieuses et dispensent aussi un enseignement « urgent » sur la contraception et le HIV. Cours de lecture, d’écriture et de calcul : c’est une véritable école qu’ils ont organisée sur place. Rapidement ils ont aussi senti la nécessité de donner un cours de « découverte du monde » : « La Terre est ronde, ça c’est un journal, voici une prise électrique… Leur montrer que le monde ne s’arrête pas à la porte du village », me dit Getashew, un homme jeune et souriant. Becky tient à une présence masculine pour « montrer qu’il existe aussi des hommes sur qui on peut compter ». D’autres hommes s’occupent ponctuellement des travaux lourds ou de l’approvisionnement en eau. La cuisine est faite en commun, et donne aussi lieu à des cours.

 

Au début, Becky a fait calculer les trois repas par jour par un nutritionniste d’Action contre la faim, mais les interdits alimentaires sont tellement variés en Éthiopie, selon les régions et les religions, qu’elle a fini par passer au tout végétarien, que tout le monde mange. Tresseuses de paniers, couturières, éleveuses de poulets, coiffeuses et maquilleuses : voilà les autres formations proposées aux pensionnaires. Au final elles apprennent toutes à tenir un petit commerce – « l’argent est une chose dont elles n’ont aucune idée ». Ne serait-ce qu’avec l’alphabétisation, elles possèdent déjà plus que la majorité des Éthiopiens. À Trampled Rose elles acquièrent « une valeur ajoutée », dit Becky avec un sourire, sur le marché matrimonial impitoyable qui les a rejetées. Des histoires d’amour se tissent, mais très peu désirent se remarier. L’indépendance est un concept que Becky leur enseigne dans un esprit féministe et laïc.

 

Les différences entre Becky et Mère Teresa sont assez nombreuses. Il y a la tenue vestimentaire, il y a aussi l’esprit I want I can. Becky appelle ses pensionnaires ses « étudiantes », et n’insiste pas pour garder celles qui ne s’adaptent pas à ses méthodes. « Je ne peux rien faire pour celles qui ne s’aident pas elles-mêmes. » Dans son programme comportementaliste en dix points pour reprendre confiance en soi, elle privilégie aussi la présence d’animaux de compagnie. Chats et chiens dorment autour de la table ou sur les genoux des femmes. « J’ai organisé les choses selon mes compétences et les opportunités de travail pour les femmes en Éthiopie » explique-t-elle en s’excusant presque. Elle a aussi formé la conductrice du 4x4, Mahalet, une autre incurable. Les taxis refusent de prendre les fistuleuses. Ce précieux 4x4 est un don de l’Ambassade de France. En tout, le refuge emploie 21 personnes, pour une masse salariale de 1 500 euros. Le fond de roulement était, en 2008, de 4 000 euros par mois. Becky a, depuis, réussi à installer son action dans la durée, grâce à ses conseils de beauté au Colorado, et à un inlassable appel au mécénat. Grâce à sa remarquable obstination, aussi. « Une fois lancée, je ne pouvais pas revenir en arrière. C’était comme une promesse. » La première année, les seules démêlées administratives avec le gouvernement éthiopien ont occasionné treize allers-retours.

 

Désormais, Becky développe ce qu’elle appelle la phase 3. Elle forme des anciennes pensionnaires à devenir des ambassadrices : elles se rendent dans leur village pour raconter leur histoire, comme cela se fait avec succès pour l’excision.  « Trampled Rose n’est pas une salle d’attente, insiste Becky. Ici, les femmes prennent conscience qu’elles ne sont pas seules à souffrir de fistule, et que ce qui leur arrive n’est pas leur faute. » Elle rêve d’un essaimage rapide, de femme en femme, de village en village, avec le soutien des « elders », ces comités de sages sans lesquels ici rien ne se fait. Un petit film pédagogique a été tourné. Elle a aussi monté une pièce itinérante avec des comédiens d’Addis Abeba et le soutien du Ministère de la santé éthiopien. À la fin de la représentation, dix questions sont posées, et ceux qui répondent correctement gagnent un de ces désirables bidons jaunes qu’on voit devant certaines maisons : un solide réservoir pour l’eau propre.

 

 

*

 

L’espoir, ተስፋ, täsfa en amharique : c’est un mot qui revient dans la bouche de ces femmes, un mot dont elles disent qu’elles ne l’employaient plus. Guérir, apprendre un métier, commencer une nouvelle vie. Certaines – pas les plus nombreuses – parlent d’avoir d’autres enfants. Sur les quarante-neuf pensionnaires accueillies au moment où je rends visite à Becky, cinq seulement sont arrivées avec leur bébé. Autour de cette table je prends conscience de ce que cela veut dire : tous les autres bébés sont morts. Toutes ces femmes, ici, ont perdu un enfant. Les petits fantômes sont là, autour de la table, dans l’odeur du café et de l’urine.

 

Ce ne sont pas que des histoires de femmes. Nous sommes tous, nous les humains, sortis du vagin d’une femme. Ce devrait donc être des histoires d’humains ; mais une des constantes, dans tous les pays du monde, c’est que les complications postnatales et les vagins déchirés, les hommes ne veulent pas trop en entendre parler. La plupart des femmes non plus, à vrai dire. La fondation de Becky s’appelle Women for women.

 

Becky raconte avec simplicité avoir vécu elle-même un premier accouchement très difficile, auquel elle et son enfant n’auraient pas survécu sans l’aide médicale dont elle a bénéficié au Colorado. « Une fois que j’ai rencontré ces femmes, je ne pouvais plus dormir. L’injustice m’est apparue comme insupportable. » Comme Becky, mes accouchements ont été difficiles, et mes enfants n’auraient pas vécu sans l’extraordinaire système français de santé publique. Mon utérus est atrophié et déformé par une hormone, le distibène. C’est un de ces nombreux scandales médicaux dont on instruit les procès en ce moment en France. Entre autres conséquences, je n’ai pu porter mes enfants que jusqu’à sept mois de grossesse, en restant strictement alitée. Chaque fois que j’ai quitté l’hôpital, chaque fois que mes enfants sortaient enfin de leur couveuse, fragiles mais vivants, j’étais éblouie. Le fils de ma grand-mère était mort à la naissance. Le fils de ma mère avait trois jours quand il est mort. C’est sans doute pour ces raisons familiales très personnelles que je suis toujours restée en contact avec Trampled Rose. Mais pourquoi une esthéticienne du Colorado décide-t-elle – non pas de tout plaquer – mais d’organiser sa vie pour passer un trimestre sur deux sur une colline d’Addis, à s’occuper de fistuleuses ?

 

La réponse que Becky donne, son « accouchement difficile », n’explique rien. « L’injustice » ne précipite pas tout le monde aux antipodes du Colorado. Mais Becky n’est pas une allumée. Elle fait ce qu’elle considère devoir faire, avec un sourire déterminé et en passant à la question suivante – durée de la convalescence, prise en charge du choc post-traumatique, organisation de la garde des bébés survivants, scolarisation des plus grands. Sans église, sans renommée internationale, et sur hauts talons.

 

Moi, je suis rentrée en France. Je me suis allongée, comme font les filles distilbène. Je savais que l’Éthiopie serait mon dernier voyage avant des mois. Et ma fille est née, une fille, oui, et pour sa vie je n’ai pas peur.

 

 

 

 

 

2008-2013